Cap-Vert,
de lumière et de vent
Texte : Cécile Bontron
Coincés dans un escarpement du volcan qui les surplombe, les pêcheurs de Monte Trigo, petit village du Cap Vert, n’ont que la mer comme horizon. Aucune route, aucune autre ressource non plus entre ces crêtes si abruptes et arides.
Ce village, le plus à l’ouest de l’Afrique, est un vrai bout du monde. Jandir, 30 ans, dont 18 ans de pêche professionnelle, a tout connu : la vie sans électricité, la vie avec, mais 4 heures par jour… Et depuis deux ans, perchés sur la pergola de l’école, des panneaux solaires offrent enfin l’électricité 24h/24. Une révolution pour Jandir et ses collègues : outre les frigos qu’ils ont tous acheté pour conserver leurs aliments et boire frais, ils ont pu obtenir une machine à glace. Le graal pour les petits pêcheurs qui devaient auparavant aller tous les jours sur l’île voisine de Sao Vicente vendre leur poisson. Monte Trigo est entré dans la modernité par la grande porte, la porte durable.
Mais la révolution de Monte Trigo n’est qu’un cas emblématique au Cap Vert : lassé de dépendre totalement d’un pétrole dont le prix ne cesse d’atteindre des sommets, l’archipel isolé va passer du tout fuel au tout renouvelable en 10 ans. En 2020, avec l’aide de la région allemande Rhineland-Palatinate, et des fonds Européens, et de la CEDAO il veut donc devenir le premier pays en développement 100% énergie renouvelable, et le premier pays au monde à miser entièrement sur le vent et le soleil. La vitrine de la Cedeao.
Photo : Guillaume Collanges